Protection
 
Protection des espèces            Protection des milieux


Plusieurs espèces d'orchidées ont disparu de Lorraine depuis le début du XXème siècle. Des stations d'Hammarbya paludosa (Malaxis des marais), d'Orchis coriophora (Orchis punaise) et de Spiranthes æstivalis (Spiranthe d'été), décrites par les botanistes des années 1900, n'existent plus aujourd'hui. Deux stations de Spiranthes spiralis (Spriranthe d'automne), considérée elle aussi comme disparue, ont été redécouvertes en 2005. D'autres espèces lorraines ont beaucoup régressé durant la même période : les stations d'Orchis simia (Orchis singe), de Dactylorhiza viridis (Orchis grenouille) ou de Neotinea ustulata (Orchis brûlé) sont devenues rares en Lorraine et le nombre de pieds par station y est parfois très faible.

Aujourd'hui encore, des espèces sont menacées en Lorraine et certaines peuvent être même considérées comme en danger de disparition. Les causes des menaces qui pèsent sur les orchidées, à l'instar de bien d'autres plantes, sont nombreuses et variées et des moyens de protection existent et sont déjà mis en œuvre. Ces moyens opèrent au niveau de la protection des espèces proprement dites et au niveau de celle de leurs milieux.

Toutes les espèces ne sont pas menacées au même titre les unes que les autres. La plus ou moins grande vulnérabilité d'une espèce est liée à sa fréquence et à son abondance. La fréquence fait référence au nombre de stations dans lesquelles l'espèce est présente, l'abondance, au nombre d'individus par station.



Fréquence, abondance et vulnérabilité des orchidées

Frequence/Abondance

Une espèce est évidemment d'autant plus vulnérable que sa fréquence et son abondance sont faibles et, à l'inverse, elle l'est d'autant moins que celles-ci sont fortes. Tous les intermédiaires possibles existent entre ces extrêmes et le degré de vulnérabilité d'une espèce est toujours spécifique de celle-ci. En voici quelques exemples :
  • Listera ovata ou Anacamptis pyramidalis, à la fois fréquentes puisqu'on les retrouve dans de nombreux milieux et abondantes dans ces milieux, sont des espèces très peu vulnérables.
  • A l'opposé, Cypripedium calceolus est très menacé : ses stations sont extrêmement rares, le nombre total de pieds y est très faible et le nombre de pieds fleuris y est nul certaines années.
  • Les stations de Liparis lœselii sont également rares en Lorraine en raison des exigences très particulières de cette espèce et leur population y est très fluctuante. Réapparue dans les marais alcalins du Toulois grâce à une gestion appropriée du site par le Conservatoire des Sites Lorrains, cette espèce n'en demeure pas moins très menacée.
  • Epipactis palustris est une orchidée très abondante dans ses stations mais celles-ci sont en régression constante en Lorraine en raison du drainage des zones humides qu'elle affectionne. L'espèce n'est menacée que si ces milieux humides disparaissent.
  • Neottia nidus-avis, rarement abondante mais très fréquente dans nos forêts est une espèce peu vulnérable, tandis qu'Ophrys fuciflora, plus abondante mais moins fréquente, l'est beaucoup plus dans la mesure où son biotope de prédilection, les pelouses calcicoles, est lui-même menacé.


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© Paul Montagne