La
famille des orchidées (Orchidaceae)
est une famille botanique très jeune, apparue il y a dix
à quinze millions d'années. Sa jeunesse ne l'empêche pas d'être au
sommet de l'évolution du règne végétal. C'est aussi l'une des familles
végétales les plus riches en nombre d'espèces, vingt
à trente mille dans le monde, et l'une des plus variées avec des
espèces capables de s'adapter dans presque tous les
milieux, exceptées les zones désertiques froides et chaudes.
Grandes dates de la description et de l'étude des Orchidaceae- - 300 : Théophraste cite un groupe appelé "Orkhis" dans son traité sur l'histoire des plantes.
- 1233 : Choo Shih Keng écrit le premier livre sur les orchidées.
- 1510 : les Espagnols importent en Europe les premières gousses de vanille.
- 1753 : Carl von Linné élabore la première classification des orchidées dans son livre Species Plantarum. Il nomme le famille "Orchidaceae" et décrit huit genres : Cypripedium, Limodorum, Liparis, Ophrys, Orchis ...
- 1850
: Charles Robert Darwin montre la complémentarité entre les
comportements des insectes pollinisateurs et la structure des organes
reproducteurs des orchidées.
- 1899 : Noël Bernard met en évidence la nécessité du champignon Rhizoctonia dans la germination et le développement des orchidées.
- 2000 : l'exploration génomique conduit à des remaniements de la classification.
Les Orchidaceae dans le règne végétalUne
classification est toujours artificielle et elle n'est figée que par
les conventions que l'on s'est données pour l'établir. Dans le règne
végétal, la classification est généralement basée sur la structure des
organes reproducteurs avec, à chaque niveau, des organismes ayant des caractères communs.
Les
Orchidées (la famille) appartiennent à l'embranchement des Phanérogames
(puisqu'elles ont des fleurs produisant des graines), au
sous-embranchement des angiospermes (ces fleurs ont des ovules et un
ovaire), à la classe des Monocotylédones (la première feuille
embryonnaire, le cotylédon, est unique) et à la sous-classe des
Lilidées.
Dans cette sous-classe, l'ordre des Orchidales voisine
avec celui des Liliales, s'en différenciant par la soudure des étamines
et du pistil. Les Liliales donneront la famille des Liliacées (nos lis
à 6 étamines libres) et celle des Orchidées avec réduction du nombre
des étamines fertiles à une seulement (sous-famille des Monandrées) ou
plus rarement à deux.
La plupart de nos Orchidées sont des Monandrées (sauf Cypripedium calceolus, Diandrée) et appartiennent aux diverses Tribus que renferme la sous-classe : Ophrydées pour les Genres Ophrys et Orchis, Néottiées pour Neottia et Epipactis, Liparidées pour le genre Liparis ....
Au sein de ces genres on différenciera les espèces par un nom : apifera, araneola, aranifera ... pour Ophrys, etc....
le plus souvent basé sur un caractère spécifique de la plante. Ce
dernier n'est plus systématiquement lié à la structure de l'organe
reproducteur mais peut dépendre de la forme des feuilles (longifolia), de la couleur de la fleur (incarnata), de son odeur (hircinum)
... ou être encore le nom d'un botaniste auquel on veut rendre hommage
(muellerii). Le nom scientifique de toutes les espèces, végétales ou
animales, est ainsi toujours constitué de deux noms : le nom du genre
et celui de l'espèce.
Orchidées et Art Nouveau : l'École de NancyIl est difficile de parler des orchidées de Lorraine sans évoquer l'École de Nancy.
L'exposition
universelle de 1889 à Paris prime quatre Lorrains : Émile Gallé pour ses verres
et ses céramiques, Louis Majorelle pour son mobilier, Victor Prouvé et Émile
Friant pour leurs peintures. Ces quatre artistes fonderont avec d'autres, en
1901, l'École de Nancy, mouvement lorrain de l'Art Nouveau qui se développe à
cet époque dans toute l'Europe.
Céramiste,
verrier, Émile Gallé est aussi un éminent botaniste, auteur d'études sur les
orchidées lorraines (voir à ce sujet le superbe livre de François Le Tacon, Émile
Gallé ou le Mariage de l'Art et de la Science, à la page livres et liens). Sous
son impulsion, les créateurs de l'École de Nancy, alliant les arts à l'industrie,
trouvent une source d'inspiration spécifique dans la flore lorraine et en
particulier dans ses orchidées qu'ils stylisent dans la céramique, le verre, le
bronze ou le bois.
Émile Gallé,
étude d'orchidées et modèle d'atelier pour le vase "Les
lumineuses" réalisé pour l'exposition universelle de Paris 1900,
crayon, gouache et aquarelle sur papier.
Coupes orchidées,
Daum
Soliflore,
Muller frères
xVase orchidées, Émile Gallé, 1884
Bureau orchidées, Louis Majorelle
Vitrail, Jacques Gruber